Ainsi va le monde
Au chant matinal des alouettes, chacun va sur son cheval,
Rentre le soir avec la pie bavarde, attache l’étalon au poteau
On tanne des peaux, on coupe les arbres, on forge des épées depuis mille ans,
La chandelle s’éteint et se rallume et la génération suivante répète l’histoire.
La rivière coule, à l’eau boueuse, à l’eau limpide,
Le feu de camp s’éteint ou s’allume, sur les rives des fleuves,
La pierre de la terre s’use au va-et-vient de chaque année,
Et les affaires humaines s’effacent, poussières des jours ordinaires.
Au matin prospère chacun va à cheval,
Au soir épuisé chacun en descend, près du poteau d’attache.
On aiguise la lame de l’épée, on creuse les tombes,
On allume les chandelles qu’on offre aux morts depuis des éons.
Et le lendemain on monte, par habitude, le galop nous reprend.
Les villes et les villages se construisent et ceux qui haïssent les brûlent,
Ils deviennent généraux, après la bataille. Le temps passe, seule la légende demeure.
Les affaires du monde se répètent ainsi, comme une épée usée.
Mais elles s’oublient à l’ouverture d’un dîner simple.
2008
Trans par Patrick Fishman
Rentre le soir avec la pie bavarde, attache l’étalon au poteau
On tanne des peaux, on coupe les arbres, on forge des épées depuis mille ans,
La chandelle s’éteint et se rallume et la génération suivante répète l’histoire.
La rivière coule, à l’eau boueuse, à l’eau limpide,
Le feu de camp s’éteint ou s’allume, sur les rives des fleuves,
La pierre de la terre s’use au va-et-vient de chaque année,
Et les affaires humaines s’effacent, poussières des jours ordinaires.
Au matin prospère chacun va à cheval,
Au soir épuisé chacun en descend, près du poteau d’attache.
On aiguise la lame de l’épée, on creuse les tombes,
On allume les chandelles qu’on offre aux morts depuis des éons.
Et le lendemain on monte, par habitude, le galop nous reprend.
Les villes et les villages se construisent et ceux qui haïssent les brûlent,
Ils deviennent généraux, après la bataille. Le temps passe, seule la légende demeure.
Les affaires du monde se répètent ainsi, comme une épée usée.
Mais elles s’oublient à l’ouverture d’un dîner simple.
2008
Trans par Patrick Fishman